Navigation nocturne

Cela fait maintenant plusieurs jours que l’on navigue. La nuit approche,il va bientôt être 18h, c’est au tour du capitaine de barrer pendant deux heures.

La fatigue commence à se faire ressentir dans la troupe. Le bateau avance bien,le soleil se couche.Il est temps d’allumer les feux de navigation et pour nous, d’enfiler une veste et le gilet de sauvetage. On a beau être sous les tropiques,on ne refuse pas une petite laine.19h30, ma petite sœur regarde un dessin animé depuis environ 17h30. Les estomacs commencent à gargouiller,appelés par les bonnes odeurs du repas concocté par ma mère. Nous mangeons tranquillement,le bateau est à plat par notre allure vent arrière.

20h,le tour de ma mère commence; le capitaine donne les directives et part se coucher,profitant de ses quatre heures de sommeil. Ma sœur entre temps est partie dormir après avoir été rassurée par la présence maternelle dans sa chambre,ou l’on entend le bruit des vagues roulant sous la puissante carène. Pour ma part je dors dehors sur le pont,préférant l’air frais et sortant de mon sommeil plus facilement qu’en étant dans ma cabine… Je regarde quelques instants les étoiles , me programmant un réveil à 22h puis,je plonge dans un léger sommeil ou plutôt une somnolence,prête à bondir en cas de problème.

Deux heures, ça passe vite. Je prends la barre après m’être bien réveillée. Ce soir ma mère dort dedans. Ainsi,je me retrouve seule devant cet océan et ce ciel découvert, laissant voir ses milliers de paillettes.Il y a du vent , je n’aie pas peur d’empanner. Mes yeux sont habitués à l’obscurité et,en levant la tête je vois ce grand triangle blanc,moteur du bateau. Il est gonflé par le vent,imposant,frémissant légèrement. Je lui trouve quelque chose d’esthétiquement beau. Si je lève un peu plus la tête, j’aperçois le haut du mat,signalé par un feu rouge et un vert .

Je suis détendue,je n’aie ni froid ni faim ni soif , tout va bien .. Le temps passe .. Les vagues soulèvent le cul du bateau pour s’engouffrer sous son corps. Il faut suivre le mouvement avec la barre et non le contraindre . Le bateau danse . Je suis bercée . Je garde ma route en suivant les chiffres du compas éclairés par une neutre lumière rouge. Les chiffres tournent de gauche à droite et de droite à gauche sur la vague. Je me concentre pour ne pas faire d’écart, je fixe cette boule magnétique qui m’hypnotise.

Aller, je me ressaisis, plus que trente minutes. Les minutes paraissent des heures … Je m’éveille un peu en me secouant puis je me mets à chantonner pour ne pas céder aux appels diaboliques. Ainsi, je regarde constamment mon portable qui m’éblouit de sa forte luminosité en me ramenant à la réalité .

Par moment, lorsque je regarde l’eau, je m’effraie en prenant le bruit de la déferlante pour un quelconque individu vivant dans l’eau. Je sursaute, j’ai peur, mais je ne peux l’expliquer.. Mais je sais que parfois, ce n’est pas que le fruit de mon imagination, car il y a bel et bien au moins une fois dans la nuit, un quelconque cétacé ou mammifère curieux qui viens se joindre dans la danse des vagues ou bien qui pour je ne sais quelle raison,viens prendre un bol d’air iodé hors de l’eau à la grande frayeur du barreur !

Souvenir de Guyane

Je suis seule, les parents sont partis tôt ce matin se balader en voiture. Aucune nouvelle,aucun moyen de communication et je ne sais à quelle heure ils vont rentrer. Il est maintenant 18h passé..

Je regarde le niveau des batteries du bateau, tout va bien elles sont à bloc. Il n’y a rien à faire, pas de télé , rien à la radio à part de la musique créole ou du zouk… Sous une petite lampe à LED, je décide de m’installer au salon sur le canapé en cuir blanc poisseux à cause du taux d’humidité battant des records.L’air est étouffant. La nuit tombe doucement le temps que j’installe les moustiquaires, me préparant à l’attaque des petits buveurs de sang fort redoutables.

Je choisis de lire un livre morbide de Stephen King. Tout est calme .. prise dans mon livre je me rappelle tout à coup que je suis seule sur un fleuve,seul bateau habité du mouillage de Degrad de Cannes , près du port si on peut appeler ça un port .

Je peux entendre sous la coque du bateau l’eau déchaînée glissant sur le gelcoat ,énervée par le fort courant de la marée montante . Mais aussi,il y a des crépitements et des raclements,signes de vie dans cette eau boueuse . Je m’amuse à me faire peur avec ces bruits inattendus comme les craquements de la boiserie intérieure qui travaille , elle aussi vivante .

Je ne peux sortir dehors,c’est l’heure du repas pour certains et je n’aie point envie de me badigeonner de crème répulsive et de faire rentrer au passage,quelques-uns de ces petits individus qui nuiraient à notre sommeil par leur vacarme incessant ou par leur piqûre irritante .

Dehors se mêlent les chants des bêtes de la forêt équatoriale.. Je distingue un chant d’insecte,de volatile et d’amphibien parmi beaucoup d’autres dont je ne peux savoir l’identité. La foret s’éveille en quelque sorte,on ne peut savoir ce qui s’y passe entre quelques cris,quelques craquements de branches …

Ainsi,seule dans mon canapé,prise par un coup de chaleur résultant de mon imagination débordante,je décide de mettre un fond musical et de chantonner pour oublier en quelque sorte ce qui m’entoure en attendant le retour attendu de ceux qui mettront fin à mes stupides frayeurs …

OR

Les îles du Salut

Les îles du salut sont composées de 3 îles (l’ile royale, l’ile du diable et l’ile st joseph), se situent au large de la ville spatiale de Kourou.

En arpentant les sentiers qui parcourent les îles, on découvre les dernières ruines du bagne luttant contre l’envahissement de la végétation. On se promène au milieu des anciens cachots, dont les barreaux retiennent que le souvenir d’une époque révolue.

_1100927 _1100835 _1100901
Sur l’île Royale: l’hôpital, la chapelle, le quartier des condamnés à mort, le quartier pénitentiaire…

Sur l’île St Joseph: le cimetière et autres édifices en cours de rénovation.

Sur l’île du Diable: la maison de Dreyfus, ancien bagnard, est classée mais aucun accès à l’île n’est possible.

 

Ce site, par sa beauté, crée un sentiment de dépaysement car la mer bleutée convie à une baignade en toute sécurité malgré ce passé historique…

 

_1100891 _1100898 _1100925

Les sentiers de Guyane

_1100314Ne pas se promener sur les sentiers de Guyane, c’est comme aller à Paris sans visiter la Tour Eiffel !Déambulé dans la forêt me semble incontournable. Elle est exotique, quelquefois hostile, riche en espèces végétales et animales.C’est avant tout un lieu de rencontre avec la nature. Ceux qui me connaissent savent comment je suis amoureux de la forêt. Mon grand regret sera de ne pas y avoir passé une nuit.

Nous nous sommes promenés en forêt. Caroline et moi aurions pu nous perdre dans la contemplation de cet univers si inconnu.

Tout est ici plus gros, plus vivant, plus hostile, plus fascinant…

Y passer un moment nécessite toujours une préparation. Plus on progresse vers la forêt primaire, moins l’homme a sa place.

Les constructions humaines abandonnées sont phagocytées en quelques années. Il ne reste alors que des vestiges d’une civilisation qui n’avait, sans doute, pas sa place. Malgré cette impression de grandeur, nous avons bien senti que la forêt était fragile, sensible à l’action de l’homme.

En effet les espèces tant végétales qu’animales s’entraident, vivent en harmonie (Forêt équatoriale). Détruire une espèce, tant végétale qu’animale, pourrait vite s’avérer catastrophique pour l’ensemble de la forêt.

Nous avons emprunté, près de Cayenne, le sentier de La Mirande. Après cette première visite de la forêt guyanaise, nous avons, à nouveau, repris le sentier, mais cette fois nous étions accompagnés d’un guide (pour faire le sentier de La Mirande, des chaussures fermées et de la crème antimoustique me semblent un minimum).

Loïc MassuéGarde technicien chargé des animations06.94. 203. 603loic.massue@espaces-naturels.fr
 

_1100314 _1100481 _1100692
Cette étape me semble incontournable pour découvrir la forêt, son historique, ses habitants, ses forces et ses faiblesses.

Il me semble également indispensable de découvrir la forêt qui borde les rivières.

Nous avons remonté la crique Gabriel sur des Canoës. Ces embarcations silencieuses nous semblent les mieux adaptées pour s’approcher des animaux.

Vous pouvez demander à l’office du tourisme un dépliant sur les sentiers de Guyane. (Attention, l’office du tourisme de Cayenne a des heures d’ouverture un peu surprenant !)

 

« Ici en Guyane, on rencontre la nature, la vraie…A travers les divers sentiers, on a la possibilité de surprendre et d’épier la vie sauvage. Les animaux vivent libres et la flore s’épanouie en toute tranquillité. Quelle incroyable forêt amazonienne ! » – Caroline

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Paraguaçu

Le Rio Paraguaçu

_1090195Le fleuve Paraguaçu est navigable sur une distance de 46 kms.

On découvrira au fil de notre navigation journalière le calme, la tranquillité, le silence …

Le Rio serpente l’intérieur des terres à travers un paysage varié où se mêlent végétation tropicale, roches de couleurs ocre et berges envahies de mangrove.

Nous mettrons l’ancre devant le village de Santiago do Iguape juste en face de l’église sur un fond de vase qui aura une parfaite tenu malgré le courant de la marée.

L’accès au village n’est pas si simple en annexe, nous attacherons celle-ci aux pirogues des pêcheurs de crevettes locaux._1090165

Le village de jour est très paisible. Le soir, à notre plus grand étonnement, plusieurs habitants aimeront nous faire partager leurs goûts musicaux en utilisant leurs sonos installées dans leurs véhicules…Pas que du bonheur !.. Mais c’est à voir !….

Océane profitera d’une balade à cheval organisée par Jean Pierre, Français, installé depuis quelques années à Santiago et qui est propriétaire d’une pousada en plein centre du village.

Suite à ses conseils, nous aurons également l’occasion d’être spectateurs d’une course de chevaux typique au Brésil.

Gamboa

Pour profiter du séjour à Sao Paulo et du coin tranquille, aller à Gamboa, un petit village de pêcheurs à l’atmosphère préservé que l’on rejoint soit en bateau ou en 20 minutes de marche le long de l’océan au départ de Morro.

La circulation automobile y est interdite.

Gamboa - Plage

Gamboa – Plage

Morro de Sao Paulo

Morro de Sao Paulo – le St Tropez Brésilien

 

_1090692Morro de Sao Paulo est une colline située sur l’île de Tinharé au Sud de Salvador de Bahia.

Le sommet de la butte, depuis le phare, dispose d’une vue plongeante sur les plages.

La circulation automobile y est interdite, juste quelques brouettes pour faciliter le transport des bagages des touristes brésiliens ou étrangers jusqu’à leurs hôtels/pousadas.

On parcourt à pied les 4 principales plages qui ont chacune leur identité.

 

En arrivant, il faut d’abord grimper au village qui jouxte « la Primeira Praia » la première plage, c’est le quartier des restaurants et boutiques.

Les restaurants restent à la portée des bourses et l’ambiance est décontractée.

Sur la « Segunda Praia »‘, place à la vie nocturne. Les bars/restaurants ont les pieds dans le sable et la fête se poursuit tard dans la nuit au rythme des caipirinhas et des groupes de musiques locaux.

Juste après la cabane vendant des hamburgers s’ouvre la  » Terceira Praia », terre des pousadas bon marché , éloignées du bruit des restaurants et des bars.

Enfin pour ceux qui cherchent avant tout la tranquillité, reste la  » Quarteira Praia » et sa plage de rêve bordée de cocotiers .

Si le farniente ne vous suffit pas, il y a beaucoup d’activités sportives et nautiques telles que la tyrolienne, les balades à cheval, le surf, la plongée…

La vie est si douce à Morro que nous prolongerions bien notre séjour !

Itaparica Marina

_1090458Après quelques jours passés à Salvador, nous nous dirigerons à 2 h de navigation vers une des iles juste en face, Itaparica. Photo d'Itaparica

Nous mettrons l’ancre juste devant la Marina et retrouverons avec grand plaisir des bateaux amis que nous n’avions pas revus depuis la Cap Vert.

La première ballade pour visiter cette île se fera en combi volkswagen, véhicule étant le moyen de locomotion en commun le plus répandu sachant qu’ il existe aussi des taxis traditionnels mais bien plus chers.(coût 3 reals par personne et le prix est annoncé sur le pare brise pour ne pas avoir de surprise à l’arrivée).

Lorsque nous reviendrons des autres escales dans la baie de Bahia, l’ile d’Itaparica deviendra notre point de ravitaillement en eau douce grâce à sa source naturelle  » la fontaine de Bica  » où tous les villageois se servent gratuitement.

La vie sur cette île est paisible, pas de stress et d’une tranquillité qui mérite le détour, comme certains habitants disent  » ici tranquillo, tranquillo « .

Cette ile est la plus grande des iles de la Baie de tous les Saints.

Sa longueur atteint 36 km, elle est très fréquentée par les touristes brésiliens.

Des navettes, des lanchas* permettent de joindre Itaparica à Salvador en 45 mins, prés de 60 000 habitants vivent sur l’ile dans de nombreuses localités.

Du côté de l’atlantique, une barrière de corail la protège des rouleaux et des fortes vagues.

lancha

 

 

* la lancha est un petit bateau en bois couvert, d’une contenance d’une centaine de personnes, plus typique, plus sympa. Les vendeurs de « picole » ( petites glaces à l’eau artisanale, aux parfums introuvables en Europe ), de réfrigérantes (boissons fraiches non alcoolisées) et de bières, y déambules parmi les passagers. Ces embarcations partent de la ville de Mar Grande pour rejoindre le port de Salvador.

Un colis envoyé de France vers le Cap Vert

Vous trouverez ci-dessous le récit de mon expérience. Faites-en bon usage et armez-vous de patience !

Une avarie sur les barres de flèche entre les Canaries et le Cap Vert m’a contraint à me faire envoyer par le fournisseur SPARCRAFT les pièces endommagées.

L’adresse de destination du colis était la marina de Mindelo (iles de Sao Vicente).

Tuga, le capitaine de la marina de Mindelo, me suggère de faire envoyer le colis à l’adresse de la marina avec la mention du nom du voilier et insiste sur le nom du transporteur qui, selon lui et pour optimiser l’acheminement, devrait être DHL.

SPARCRAFT utilise le transporteur TNT. Il semble qu’il y ait des conditions d’acheminement différent en fonction de la taille du colis. Le mien mesure 180 cm et dépasse la taille max pour un envoi express. Je vire la somme à SPARCRAFT et le colis est envoyé. Selon le système de suivi du transporteur, le colis arrive au Cap Vert 15 jours après.

Intéressé de savoir où se trouvent mes barres de flèche, je questionne la marina de Mindelo qui m’indique avoir reçu un appel de l’aéroport indiquant que le colis était arrivé ! Je pars le lendemain matin pour l’aéroport. Le taxi (1000 escudos) me dépose après un trajet de 15 min devant le terminal de l’aéroport. Selon les indications de la marina, je me rends dans un bâtiment jouxtant le terminal à sa gauche. Après peu d’attente, une personne me reçoit et me demande de remplir un questionnaire me demande de payer des taxes puis m’accompagne dans un bureau des douanes au 1er étage dans le terminal de l’aéroport. Je remplis alors un second formulaire et j’apprends que je dois maintenant me rendre à une adresse à Mindelo. Je reprends donc un taxi pour me rendre chez un certain Da Silva (-> adresse). J’apprenais bien plus tard que ce monsieur a pour travail, celui d’établir des actes de douane. Le taxi me déposevant un bâtiment quelconque au centre de Mindelo. Au premier étage je découvre un ensemble de bureaux qui ressemblent un peu à ceux d’un cabinet de notaire. Je suis alors reçu par monsieur Da Silva dont le statut social est incontestablement parmi les plus élevés du Cap Vert. Ce monsieur très courtois et très professionnel me reçoit dans son bureau et dans un bon français, me demande les factures et la destination des pièces qui m’ont été envoyées. Accompagné de l’un des employés, il m’envoie ensuite à une autre adresse (100 m) pour qu’avec mon passeport une fonctionnaire m’attribue (gratuitement) un numéro d’identité. De retour chez Da Silva 30 minutes après avec le fameux document, le patron continue à remplir des formulaires jusqu’à ce qu’il m’envoie, accompagné de la même personne, faire viser un document par la marina celle-ci étant mentionnée dans l’adresse de destination du colis.

Lorsque nous retournons chez le notable la matinée, touche à sa fin et je suis convié à revenir à 15h30.

À l’heure dite, je me présente et l’on me colle une facture sous le nez. N’ayant pas prévu cette alternative je repars pour faire cracher un distributeur de billets. Le patron ayant été avertis de mon étonnement, décide de prendre, à mon retour, quelques minutes pour m’expliquer que ce ne sont pas des taxes d’importations mes des frais correspondants au travail des fonctionnaires.

Pour finir, il m’indique que son travail est fini et que je dois maintenant me rendre au service des douanes du port de commerce d’où je pourrai prendre un taxi vers l’aéroport accompagné d’un policier. Après 20 min de marche toujours accompagnée de la même personne et 10 min d’attente, nous partons en taxi avec le policier vers l’aéroport. Je suis muni d’un document important, le sésame qui va m’ouvrir les portes menant à mon colis.

J’ai maintenant récupéré mes barres de flèche et nous rentrons avec mon policier qui m’accompagnera jusqu’au bateau.

La récupération du colis m’a pris une journée, 4 trajets en taxi, le paiement de frais à l’aéroport et chez le notable des douanes et beaucoup de patience.

Néanmoins, toutes les personnes avec lesquelles j’ai été en contact ont toujours été souriantes et arrangeantes. Je dis cela, car j’ose imaginer ce que cela aurait pu être avec certains fonctionnaires de l’administration française.

Se faire envoyer un colis au Cap Vert est donc possible. Les opérations administratives sont nombreuses, mais cela fonctionne, certainement grâce à la gentillesse et au sérieux des fonctionnaires qui m’ont reçu.

La traversée – un mot du cap’tain

La traversée de l’Atlantique. Voilà une idée qui pourrait en effrayer plus d’un. Il est maintenant clair que cette aventure ne peut être correctement appréhendée sans évoquer l’ensemble de nos navigations, prologue indispensable à la cohérence de l’histoire qui commença sur les rivages méditerranée et se termina sur ceux de l’état de Bahia.

Depuis Port Saint-Louis jusqu’au Cap-Vert, nous avons parcouru un long, mais nécessaire parcours initiatique au cours duquel chaque évènement, du plus anodin au plus marquant, a façonné notre expérience de telle sorte que la pensée de la traversée de l’Atlantique, effrayante il y a quelques mois ne nous impressionnait plus à la veille du grand jour.

Sans nous en rendre vraiment compte, une lente métamorphose avait opéré, nous transformant peu à peu en marins au long court.

C’est donc plein de sérénité, que nous avons dit au revoir au Cap-Vert, non sans une sincère émotion pour ce pays et son peuple que nous avons facilement appris à aimer.

La traversée fut finalement sans grand intérêt sinon celui d’être confronté à l’ennui et à un sentiment d’isolement. Une impression de lassitude jusqu’à ce que notre perception du temps se cale sur une routine quotidienne. La monotonie fut quelquefois bousculée agréablement par une variation dans la vitesse du vent, l’arrivée d’une perturbation, la pêche d’un poisson. Le sentiment d’isolement s’effaça peu à peu jusqu’à ce que le GPS nous rappelle à l’ordre en désignant un point perdu au milieu de l’Océan.

A terre, je suis connu comme quelqu’un d’actif. Soucieux, lorsque j’organise une sortie sportive, de remplir toutes les minutes par des moments intenses, en espérant finir agréablement épuisée. Sur l’eau, cela n’est pas possible, on ne peut pas décider du rythme de la journée. Alors on ralentit, on accélère à la cadence des exigences de la mer et du vent. Cette traversée fut celle d’un long ralentissement.