Journal de bord du voilier TAHAA – 3 juin 2014
Un orage nous a rattrapé dimanche soir. Nous avons certainement traversé la traine de la dépression que j’avais identifié comme préoccupante lors de la préparation. Nous avons donc passé 24 heures dans un orange en plein milieu de l’atlantique nord. Sympa ? Ben non ! Cela n’a pas plu à l’équipage. Que des ingrats. Ils voulaient des souvenirs inoubliables, hé bien maintenant ils les ont. Il m’est difficile à décrire le paysage et l’ambiance d’une nuit orageuse sur l’Océan. Essayons de faire un parallèle pour que les terriens comprennent. Vous prenez un orage de terre. Oui, c’est ça, celui pour lequel vous vous dites « c’est un temps à ne pas mettre un chien dehors ». Le vent siffle sous les portes, les flash des éclairs signalent l’arrivée du tonnerre, la pluie frappe violemment les vitrages de votre doux foyer. Maintenant prenez ce même phénomène climatique et transposez-le sur un Océan énervé par le vent. Maintenant téléportez-vous au milieu du fameux orage, dans notre voilier, c’est à dire une boite en plastique de 14 m de long et 4,50 m de large, muni d’un mât de 25 m de haut et flottant sur l’atlantique nord à plus de 1000 km de la première côte. Voilà, parfait, c’est exactement là que nous étions ! Ce matin le 3 juin, l’orage est passé, le ciel bleu n’est pas encore revenu. Nous sommes tous heureux que cet épisode soit terminé. Le vent souffle du sud-est à la vitesse de 20 nds. Nous le recevons de travers et il nous propulse à 7 nds en surface. La houle arrive également par notre travers et mesure approximativement 2,5 m. Il reste 1190 miles à parcourir. Nous attendons de voir le bleu du ciel avec impatience. Terminé pour aujourd’hui.
encore une nouvelle épreuve franchie,bravo à tout l’équipage .bientôt la terre ,courage .
C’est quand on traverse de telles tempêtes que l’on a conscience du bien être qui suit et que l’on apprécie.
Pour faire un parallèle de ces 24 heures atlantiquiennes avec nous les terriens, c’est exactement la même situation avec nos analystes Européens. Ils nous on dit : <<Attention nous allons vers une « crise » mais nous allons tout faire pour l’éviter>> Ils on tellement fait, que nous y sommes en plein dedans. Le problème ? C’est qu’il n’y a pas de solutions pour s’en sortir. Dans cette dépression économique, nous sommes ballotés dans tous les sens : restriction, hausse des impôts, radars dans tous les coins de rue, chômage, licenciements à tout vent, mésentente entre les pays etc… etc… etc… etc… le paquebot Européen est à la dérive. << La « crise » est l’iceberg qui a coulé le Titanic c’est à dire l’Europe. >>
A choisir entre notre « crise » et la dépression qu’a subit Tahaa et son équipage au beau milieu de l’Atlantique, je préfère de loin la deuxième.
A suivre