Frédéric

TAHAA est à vendre

 

C’est avec un peu de réticence que je mets en ligne les quelques pages qui détaillent notre merveilleux voilier.

Même si ce sera un grand déchirement de se séparer, il est temps pour l’équipage de démarrer une nouvelle aventure terrestre comme il est temps pour Tahaa de continuer l’aventure maritime avec une nouvelle famille.

http://ohe-tahaa.fr/hanse461/acceuil.html

Sad

 

 

Le Lavandou – plage de St Clair

 

Notre coin de paradis jusqu’à la fin de l’année 2015

Ci-dessous un petit film qui illustre le quotidien à St clair.

Quelques photos prises avant l’arrivée des vacanciers :

 

 

Journal de bord du voilier TAHAA – 26 juin 2014

Les Açores, un lieu « magique ». Perdu dans l’atlantique nord et pourtant incontournable pour les navigateurs de retour en Europe, cet archipel contraste avec la frénésie commerciale des Antilles. Les Touristes ingrats, les professionnels assoiffés de dollars m’ont fatigué. Ici c’est la douceur qui prime. La douceur des rencontres avec la population locale. Mais également le retour aux valeurs de la mer qui unissent les navigateurs. La fraicheur des nuits, une sensation oubliée depuis 2 ans, les couleurs, la faune et la flore, tout cela nous rappellent le vieux continent. A la prochaine escale, je poste des photos. Hier matin, mercredi 25 juin, nous sommes partis pour 6 jours de navigation. Bientôt nous rejoindrons le début d’une boucle commencée il y presque 2 ans, dans le détroit de Gibraltar. Après une quinzaine d’heures de moteur, le vent souffle enfin. Une dépression loin au nord de notre position nous apporte 15 à 17 nds de vent portant et cela sur une mer peu agitée. Pour agrémenter ce début de traversée, un courant favorable nous accompagne. Le GPS indique entre 7 et 8 nds de vitesse. Au levé du jour, j’ai trainé sans y croire. Un petit thon a répondu à l’appel. Ce soir, demain et après demain, le thon s’installe au menu ! C’est cool ! A bientôt.

Nous sommes aux Açores

Voilà la première étape terminée.

La terre tant espérée, s’est présentée d’abord sous la forme d’une ombre diffuse. « Est-ce un mirage ? ». Au fil des minutes le trait de la cote s’est affirmé. Le doute s’est alors levé. Nous avons crié «terre » ! Jade, comme chaussée de ressort, faisait des bons. Les équipiers avaient le regard figé sur Florès, petit bout de terre le plus occidental de l’Europe.

Il restait alors encore 2 heures de navigation.

Je n’ai pas éprouvé le même sentiment que lorsqu’il y a un an et demi nous atteignions les côtes Brésilienne après 15 jours de navigation. J’avais eu l’impression, je me souviens clairement, que le sentiment de ne jamais pouvoir atteindre les côtes s’étaient subitement évanouis pour laisser la place à une joie naïve, presque infantile. Une béatitude contrastée par la lassitude et fatigue.

Cette fois, c’est différent, Je n’ai étrangement ressenti aucune émotion ! Uniquement la satisfaction d’avoir accomplie mon devoir, c’est à dire avoir acheminé l’équipage en toute sécurité et fier que le voilier ai accompli son travail brillamment malgré le passage de 2 dépressions et quelques avaries mineures. La traversée n’est pas achevée et je reste concentré.

La première impression de Flores est sombre. Alors que le ciel est dégagé, cette minuscule île volcanique de 140 km² est coiffée d’un nuage que ne semble pas vouloir la quitter. A terre, dans l’humidité de l’ombre du nuage la température d’un peu plus de 20° tranche brutalement avec celle des Antilles. Cet accueil froid et gris nous inciterait presque à faire demi-tour.

Après 24h passé sur l’île, je suis conquis. Je me roule dans l’herbe, plonge mon visage dans les tapis de trèfles. je m’enivre des odeurs de chèvrefeuille. Les Iris, les œillets, les hortensias nous accueillent et ravivent notre nostalgie de la campagne française. Cette île porte bien son nom. Au loin sur les pentes des collines verdoyantes, broutent des vaches. Un air frais fouette nos visages. Nous sommes bien.

Dès que le temps s’y prêtera nous irons à la rencontre des lacs et des cascades.

Dans le récent petit port de Florès nous découvrons une communauté de trans-navigateurs français à laquelle nous nous joignons pour un déjeuner groupé. Le restaurant dresse une table pour 25 personnes ! S’enchaînent alors les récits de navigations.

 

Aujourd’hui, vendredi 13 juin, nous sommes enfermés dans le bateau, bien protégés d’une perturbation qui nous enveloppe de gris et nous abreuve de pluie et de vent fort, toute la journée. Demain nous louons une voiture et partons visiter l’île. Après demain nous partirons probablement pour Horta.

 

Merci à tous, pour vos commentaires et les messages que nous avons reçus pendant la navigation. Vous ne mesurez certainement pas le plaisir et le réconfort que l’on peut ressentir lorsque l’on reçoit de tels messages des personnes que l’on aime. Que les écrits proviennent de nos familles, des amis ou des bateaux-copains, savoir que l’on pense à nous, efface le sentiment quelque fois pesant, de solitude et d’éloignement.

Journal de bord du voilier TAHAA – 9 juin 2014

Ça y est, plus que 48H de navigation. Le ciel est totalement dégagé et nous sommes prêt à encaisser dans quelques heures environ 30 nds. Heureusement ce vent viendra de derrière. Mais la houle, déjà haute de plus de 2 mètres, devrait vraisemblablement augmenter encore un peu en taille. Cet épisode musclé terminera la première étape de cette traversée retour. Petite anecdote : il y a 13 jours (la veille du départ) nous avons fait connaissance avec un bateau(SCARLETT) en partance également pour les Açores. Ce matin nous nous sommes croisés !! Totalement improbable mais génial de voir un voilier en plein milieu de l’Océan après 12 jours en mer ! Un échange à la VHF a même été possible. Nous nous retrouverons à l’arrivée. En raison de l’état de l’Océan, il est possible que je sois mis à contribution pour barrer une majeure partie des 48H qui restent. Barrer vent-arrière avec 3 mètres de houles, 30 nds de vent, sur un monocoque, c’est pas simple. Les équipiers que j’ai embarqués à Saint Martin, font leur travail. Bien que sans expérience, ils sont à l’écoute et suffisamment adroit pour tenir leur quart jusqu’à présent. La Caroline scopolaminée assure grave et Jade exécute inlassablement sa routine quotidienne presque comme si elle était au mouillage ! Je perçois malgré tout que l’équipage commence à en avoir un peu marre. En ce qui me concerne, je viens de passer une étape au-delà de laquelle je peux continuer à naviguer encore quelques jours, voire quelques semaines. Je vous laisse car je dois télécharger le fichier météo et vérifier le bien fondé de la route et la destination choisies. Pour le moment l’objectif ne change pas. Florès reste notre destination. Mon prochain article clôturera cette première série et sera envoyé de l’internet de Florès. A bientôt. Fred

Journal de bord du voilier TAHAA – 7juin 2014

Salut à tous, nous terminons une séance de moteur qui aura presque durée 3 jours. Détente, nettoyage du bateau et de l’équipage (hé oui on prend pas une douche tous les matins comme vous bande de terriens ingrats), cuisine raffinée. Cela fait également 3 jours que nous trainons 2 hameçons munis chacun d’un leurre censé faire des ravages chez les poissons carnassiers. Résultat : néant, le bide total ! Il y a plus de poisson dans ce &#@€… Océan ! Ou alors on m’aurait menti ? Le vendeur se serait-il moqué et trouver le fameux pigeon. Nous avons subis quelques avaries. Le Code 0, une voile d’avant sur enrouleur a « explosé ». A mon avis c’est irréparable. Elle est morte de vieillesse, trop longtemps pliée dans son sac. Ensuite, les sangles cousues au point d’amure ont cédé. J’avais pourtant fais réviser la grand-voile à Trinidad ! J’ai commencé la couture mais je finirai à Flores (Açores). Nous avançons donc sur le premier ris de la GV. Avec le vent qu’on va prendre la totalité de la toile ne sera pas nécessaire. En effet, la météo nous annonce du sport jusqu’à l’arrivée. Une dépression plus au nord va générer un vent de 25 nds. Heureusement nous serons au portant. Pas trop vent-arrière j’espère. Sinon tout va bien dans l’ensemble. Encore 4 nuits. A bientôt. Fred

Journal de bord du voilier TAHAA – 4 juin 2014

Nous venons de faire la moitié du chemin, soit 1100 miles ou un peu plus de 2000 km. C’est bien mais il en reste autant ! La deuxième partie du voyage vers les Açores s’annonce plus clémente. Nous devrions attraper des vent portant dans 24 à 48 heures. Ce soir c’est saucisses-lentilles et c’est moi qui m’y colle. Entre la vaisselle, la cuisine et tous les messages que je dois rédiger à mes admirateurs, j’ai bien passé plusieurs heures à l’intérieur, balloté par les vagues. Tiens voilà que j’en ai mal à la tête. Pour les amateurs : Nous filons à presque 8 nds depuis ce matin. Le vent se ramollit à 15 nds. Le problème est que notre allure est bon plein et que la mer est toujours agitée. Donc ça secoue ! Le ciel est dégagé, ouf ! Le baro affiche 1023 hpa. J’avais jamais vu ça ! Malgré ces très hautes pressions, il y a encore quelques nuages de moyenne altitude qui réussissent à se former. RDV dans 1 ou 2 jours pour la suite. Bisous à tous Fred Le capt’ain de TAHAA

Journal de bord du voilier TAHAA – 3 juin 2014

Un orage nous a rattrapé dimanche soir. Nous avons certainement traversé la traine de la dépression que j’avais identifié comme préoccupante lors de la préparation. Nous avons donc passé 24 heures dans un orange en plein milieu de l’atlantique nord. Sympa ? Ben non ! Cela n’a pas plu à l’équipage. Que des ingrats. Ils voulaient des souvenirs inoubliables, hé bien maintenant ils les ont. Il m’est difficile à décrire le paysage et l’ambiance d’une nuit orageuse sur l’Océan. Essayons de faire un parallèle pour que les terriens comprennent. Vous prenez un orage de terre. Oui, c’est ça, celui pour lequel vous vous dites « c’est un temps à ne pas mettre un chien dehors ». Le vent siffle sous les portes, les flash des éclairs signalent l’arrivée du tonnerre, la pluie frappe violemment les vitrages de votre doux foyer. Maintenant prenez ce même phénomène climatique et transposez-le sur un Océan énervé par le vent. Maintenant téléportez-vous au milieu du fameux orage, dans notre voilier, c’est à dire une boite en plastique de 14 m de long et 4,50 m de large, muni d’un mât de 25 m de haut et flottant sur l’atlantique nord à plus de 1000 km de la première côte. Voilà, parfait, c’est exactement là que nous étions ! Ce matin le 3 juin, l’orage est passé, le ciel bleu n’est pas encore revenu. Nous sommes tous heureux que cet épisode soit terminé. Le vent souffle du sud-est à la vitesse de 20 nds. Nous le recevons de travers et il nous propulse à 7 nds en surface. La houle arrive également par notre travers et mesure approximativement 2,5 m. Il reste 1190 miles à parcourir. Nous attendons de voir le bleu du ciel avec impatience. Terminé pour aujourd’hui.

Journal de bord du voilier TAHAA – 31 mai 2014

Le vent est tombé sous les 7 nds ! Autant dire, pour les non-connaisseurs, que l’on se traine grave ! Trop de vent pour mettre le moteur et pas assez pour tenir la moyenne espérée. Nous prenons du retard sur nos prévisions. L’océan est plat, les activités s’enchainent comme si nous étions au mouillage. Le challenge principal est d’occuper Jade du levé au couché du soleil. Elle dort ses 8 à 9 heures et s’ennui dès la troisième minute d’inactivité. Étonnement, quelques oiseaux nous suivent. Peu-être que l’un d’eux choisira le voilier pour un peu de repos nocturne bien mérité après une journée de pêche. Notre stock de viande sera bientôt épuisé. La canne et notre leurre rose spécial thon des Caraïbes rentrera alors en action. Les prochaines journées ne seront peu-être pas assez passionnant pour mérité un article. A bientôt Fred

Journal de bord du voilier TAHAA – 30 mai 2014

Nous venons d’achever le deuxième jour de navigation. Nous avons parcouru 300 miles, mais ils en restent environ 2800 à avaler ! L’Océan est peu agitée, cela nous permet d’atteindre une bonne vitesse malgré un vent d’Est relativement faible (10 à 13 nds). La couche nuageuse est dense et les gros cumulus, sous surveillances le jour, nous inquiètent la nuit. Sous un ciel étoilé et malheureusement sans lune, nous avons retrouvé nos pulls oubliés depuis de nombreux mois. La température aux Açores sera d’environ 18 degrés ! Je lève les yeux et mon regard se fixe, comme attiré vers cette fausse frontière qui m’encercle et que l’on appelle l’horizon. Les premières jours sont les plus durs. Bientôt, ce paysage deviendra un objet de contemplation unique. Nos équipiers se sont rapidement adaptés. Cela grâce à la scopolamine et également à leur bonne volonté. Caroline et jade vont bien et sont définitivement devenues des filles de l’Océan. Océane nous manque. Selon mes prévisions il nous reste 12 à 13 nuits avant de voir les côtes. Cela dépendra du vent que l’on rencontrera la deuxième semaine. Fred